
Chaque mois, une lettre imagée pour mieux comprendre la peau avec anecdotes ! + un check-up du développement de deuxième peau® marque de protection textile pour les peaux lésées de type cicatricielle.
Chers toutes et tous, ami·e·s, famille, communauté DA et Dermatologique,
À l’instar de ces collections de musées, dont on découvre quelques décennies plus tard que certains objets sont toxiques et que les conservateurs sont régulièrement soumis à des effluves de poison — je me demande quels souvenirs il faut préserver, quels souvenirs il faut jeter… Certains sont à bien étudier pour ne pas les reproduire, nous l’avons tous appris à l’école.
Ces derniers jours, je lis des articles sur l’histoire de la mode et des techniques qui lui sont liées… des techniques à maintes reprises toxiques voir mortelles. Des techniques qui ont en commun d’admettre des transformations chimiques.
Depuis toujours en fait, pour l’amour de l’artisanat, pour l’amour du vêtement ; nous achetons des vêtements fabriqués avec des procédés propres à chaque époque. Des techniques dont les résultats sont tellement en vogue ou intégrés à l’économie locale que chaque prise de conscience d’ordre sanitaire met des années à alarmer les acheteurs et transformer leurs habitudes. Qu’en est-il lorsque ces procédés structurent une partie de l’économie mondiale…?
Prisme de la santé oblige, voici 2 exemples de procédés toxiques dans l’histoire de la mode:
[quand c’est toxique pour la santé humaine, c’est toxique pour l’environnement - cela va de soi #RSE ]
Les verts arseniques
- 1780 à 1850
Avant les années 1780, le vert était une couleur « composée », obtenue en mélangeant des teintures bleues et jaunes. Mais ces couleurs tenaient mal à la lumière.
Le vert de Scheele, est une jolie
couleur découverte par un célèbre pharmacien chimiste du même nom Carl Wilhelm Scheele (1742-1786). Il décède à l’âge de 43 ans par suite d’empoisonnements causés par les gaz toxiques et les métaux lourds avec lesquels il travaillait. En 1778, il publie un article sur un « pigment vert » (l’arsénite de cuivre) qu’il produisit en versant un mélange de potassium et d’arsenic blanc sur une solution de cuivre et de vitriol.1
Cette couleur s’impose rapidement et devient très populaire pour la décoration intérieure. Elle était aussi utilisée pour colorer des bonbons, des emballages d’aliments, des bougies et des jouets pour enfants dans des teintes accrocheuses — mortelles, que les consommateurs trouvaient irrésistibles.

Avec ce nouveau vert étonnamment vif, émerge la mode des couronnes végétales. Des reproductions florales que les femmes portaient en coiffes, sont rendues très réalistes grâce à ce vert succulent
.
En 1857, le poète Charles Baudelaire publie « Les Fleurs du mal ». Au même moment et à juste titre [ou juste un hasard ?], il y avait littéralement des fleurs malveillantes sur chaque corps féminin bourgeois.
« Arsenic pour les ouvriers et les dames
Ses yeux profonds sont faits de vide et de ténèbres,
Et son crâne, de fleurs artistement coiffé,
Oscille mollement sur ses frêles vertèbres.
Ô charme d’un néant follement attifé. »
Charles Baudelaire, Danse Macabre
Au milieu du 19ème siècle, c’est environ 15 000 créateurs de fleurs artificielles à Paris et 3 500 en Grande-Bretagne, principalement concentrés à Londres. Il s’agit là d’un commerce important et donc une question sensible. Comme l’écrivait un médecin :
« La fabrication de fleurs artificielles constitue une vaste industrie à la fois dans ce pays et à l’étranger… Beaucoup de gerbes d’herbe artificielles et de feuilles qui imitent si étroitement la verdure de la nature… doivent leur teinte et leur brillant à la présence de vert émeraude2 »
Tandis que les journaux de mode célébraient ces fleurs comme « décidément les articles les plus en vogue en matière de décoration des cheveux3», leur charme coûtait cher à leurs créateurs.4

La brillance, le faible coût et la relative facilité d’utilisation de ce vert chimique en ont fait une couleur idéale pour la mode, jusqu’à ce que le public le rejette comme un poison plus de 80 ans après son invention ne pouvant plus ignorer les effets néfastes et bien visibles des verts arseniques sur la peau, les poumons, etc…
Les chapeliers fous
- du mercure dès 1730
La mode masculine, toujours décrite comme linéaire et rationnelle en opposition à la mode féminine, a elle aussi eu des instants… qui resteront incompris.
D’abord pour des raisons pratique, le chapeau fût longtemps un élément essentiel de la garde de robe des hommes. Il aidait à garder la tête au chaud et au sec avant l’arrivée du chauffage central. C’était aussi l’outil d’un rituel social : mouvement de politesse, salutation… représentation de son échelon social.
Au 18 et 19ème siècle, les chapeaux hauts-de-forme sont faits de feutre de castor ou de soie pour ceux assis sur des petits lingots, et de feutre de laine pour les classes populaires.
Dès 1730, le mercure est introduit dans l’industrie de la mode.
Voici la légende qui raconte comment les chapeliers ont découvert par accident les propriétés de feutrage du mercure : habituellement, les ouvriers utilisaient leur urine pour compléter le liquide acide dans les cuves utilisées pour faire bouillir et feutrer la fourrure. Un chapelier traité au mercure pour sa syphilis (traitement courant) produisait un feutre de bien meilleure qualité que les artisans voisins. C’est ainsi que l’utilisation du mercure par les artisans chapeliers et feutriers s’est répandue.
Derrière l'icône de l’excentrique Mad Hatter de Lewis Carroll (le Chapelier Fou d'Alice au pays des merveilles) se cache une réalité moins merveilleuse…
Pendant plus de 200 ans, l’industrie chapelière a mis en péril la santé des ouvriers. Sous chaque chapeau feutré, des vapeurs toxiques de mercure rongeaient les poumons et brûlaient les cerveaux de ceux qui les fabriquaient et de ceux qui les portaient. Les médecins accumulaient des preuves des dommages neurologiques lors de multiples études et visites des ateliers de chapellerie, dont les ouvriers ne dépassaient jamais l’âge de 50 ans.5
.
Les verts arseniques sont mortels pour les corps ouvriers, ainsi que la peau et les poumons des consommateurs. Les chapeaux feutrés au mercure sont toxiques et ont un impact neurologique grave, etc…
Aujourd’hui, quels sont les procédés courants en 2025 qui seraient problématiques pour notre santé ?
Le polyamide
- utilisation industrielle depuis 1938
Parmi les fibres synthétiques, le polyamide est la fibre la moins bien tolérée pour préserver l’équilibre de notre peau. C’est la fibre qui présente la plus grande prolifération bactérienne portée à même la peau6 — elle favorise l’inflammation des peaux réactives en modifiant le microbiote cutané. Ça paraît anodin, mais cela a un réel impact sur la santé de la peau.
Les fibres textiles synthétiques, comme le polyamide sont entièrement issus d’un procédé de fabrication industriel pétrochimique : il s’agit de l’extrusion d’un polymère, un fil plastique tout simplement.
Porter un vêtement en synthétique, c’est exactement là même chose que de porter un sac plastique à même la peau. Pour marketer cela, il y a des nominations de fibre qui nous confondent - notamment la rayonne aussi nommée “soie artificielle”, qui n’est pas une soie mais bien un dérivé du viscose, une fibre artificielle et non naturelle.
On peut voir la différence en brûlant les fibres, où l’une fond et durcit comme du plastique, là où la fibre naturelle se réduit en cendres.
Les fibres synthétiques empêchent la peau de respirer.
C’est pourquoi deuxième peau® a été développée pour répondre spécifiquement aux besoins des peaux délicates ou lésées de type atopiques, pour les peaux sèches ou irritées… le textile deuxième peau® est composé de soie et de Tencel®, un combo au sourcing parfait pour mettre votre peau dans les meilleures conditions pour accélérer sa régénération. Il est rafraichissant, évite la prolifération bactérienne, absorbant sur une face et thermorégulateur de l’autre.